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Textes Erotiques

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PHILIPPINE. — Da ! sans tricherie ?

LA MARQUISE. — Bon Dieu ! non ! Pour que je ne puisse pas faire semblant d’en douter, cette fois avec bien plus d’affectation que les autres, il a eu soin de faire filer à mes yeux le superflu de son offrande.

PHILIPPINE. — Cet homme ne manque à rien. Si bien que madame n’a rien gagné !

LA MARQUISE, avec humeur. — Pas une obole.

PHILIPPINE. — Et… Madame se propose-t-elle de demander sa revanche ?

LA MARQUISE. — Non certes. Pourquoi cette question ?

PHILIPPINE. — C’est que peut-être serait-il sage de ne pas se tenir comme battue : les armes sont journalières… et… (Elle baisse les yeux.) Si Madame répugnait absolument à s’exposer de nouveau, je lui suis assez dévouée pour m’offrir… si toutefois Madame m’en trouve digne ?

LA MARQUISE, l’embrassant. — Bravo ! Philippine. À ce noble courage je reconnais mon élève, et je te prédis que tu te feras un bonheur infini dans notre délicieuse confrérie.

PHILIPPINE. — Je ne sais pas encore au juste ce qu’il faudra pour cet effet ; mais il suffirait que Madame eût daigné répondre de moi, pour que je me crusse obligée à monter le plus grand zèle.

LA MARQUISE. — On n’exigera de toi rien de difficile. Je t’avais déchiffrée d’abord. Tu es née pour nos plaisirs. Tes bégueules de tantes, de chez lesquelles il a fallu tant de peine pour t’arracher, auraient, avec leur bigoterie et leur sotte pudeur, gâté le plus heureux naturel. Faire de toi une vestale, ou du moins l’obscure épouse de quelque malotru d’artisan, c’était un beau projet, ma foi ! Laissons ces vertueux métiers aux laides, aux maussades ; mais une jolie femme, dans quelque état que le sort l’ait fait naître, se doit aux voluptés. Toute à tous ! Voilà, quel doit être notre cri de guerre : c’est ma devise au moins. Je veux qu’elle soit aussi la tienne. Tu te trouves bien sans doute des douces habitudes que je t’ai fait contracter ? Quant à moi, je suis, par mon système, la plus heureuse des femmes. Nargue des préjugés, et donnons-nous en tant et plus !

PHILIPPINE. — Charmante morale, madame ! Je crains fort cependant que votre système, tout attrayant qu’il soit, ne vous mène aussi par trop loin. Vous vous livrez trop, excusez la liberté que je prends, madame, vous vous livrez trop à vos caprices libertins. Quelque robuste que soit votre tempérament, quelque solide que soit votre beauté, vous risquez de vous user bien vite. D’ailleurs, vous n’êtes pas toujours prudente, et je tremble qu’enfin M. le Marquis…

LA MARQUISE. — Mon mari ! ce polisson [2] de quel droit trouvera-t-il à redire à ma conduite ? Elle est cent fois meilleure que la sienne. Ma naissance vaut mieux aussi. Je suis riche : il mourait de faim sur le pavé de Paris quand je fis la sottise de m’engoncer de sa jolie figure. Je voulus me le donner, il abusa de ma confiance, et par un vil calcul d’intérêt, il me fit un enfant : on fut obligé de nous marier. Que n’a-t-il su me fixer ? Pourquoi m’a-t-il entourée de la plus mauvaise compagnie ? Pourquoi, m’enseignant les plus extrêmes raffinements du libertinage et me mêlant avec l’essaim des complices de ses orgies, m’en a-t-il aussi lui-même donné le goût ? Ce n’est pas au surplus, ce dont je le blâme. S’il n’eût fait que cela, sans doute il ne m’en eût été que plus cher… mais ses scènes publiquement scandaleuses, ses prodigalités sourdes, le discrédit où cet homme sans sentiments s’est laissé tomber… Ne me parle pas de lui, je t’en prie.

PHILIPPINE. — Il est bon cependant de vous rappeler quelquefois que par malheur, il a sur vous une autorité dont il pourrait abuser, si vous affectiez trop de le compter pour rien dans le monde.

LA MARQUISE. — Tu raisonnes fort juste, et je te sais gré du motif. Je fus bien folle aussi ! Ah ! monsieur le marquis, si j’avais pu prévoir que j’aurais sitôt le malheur de perdre mes parents, je n’aurais certes jamais été votre femme. Epouse-t-on tout ce qu’on désire, tout ce qu’on s’est donné ! Ma soeur la chanoinesse n’a-t-elle pas bien su faire deux enfants le plus secrètement du monde ? et celle-ci ? et celle-là ? et tant d’autres qui se sont très bien mariées par convenance, après s’être très sensément appliqué les objets de leurs inclinations !

PHILIPPINE. — Savez-vous bien, Madame, que M. le marquis a toujours la fantaisie de me donner des meubles et trente louis par mois ?

LA MARQUISE. — Si je le connaissais galant homme, je te dirais : « Accepte » ; mais tu serais à coup sûr malheureuse. Agit-il bien avec qui que ce soit ?

PHILIPPINE. — Une bien plus forte considération pour rejeter ses offres, c’est que ses libéralités ne pouvaient avoir lieu qu’aux dépens de ma chère maîtresse… Mais n’entends-je pas du bruit dehors ?

LA MARQUISE. — Va voir ce que c’est.

PHILIPPINE, après avoir passé un moment dans la pièce voisine. — Madame, c’est un marchand de fleurs qui dit avoir reçu ordre, de vous-même, de se rendre ici ce matin.

LA MARQUISE. — C’est la vérité ; mais il vient de bonne heure. La petite comtesse de Mottenfeu me fit remarquer ce garçon à la porte du Vaux-Hall : elle le dit très amusant. Qu’il entre.

PHILIPPINE. — Et me retirerai-je, madame ?

LA MARQUISE. — Quelle folie ! non assurément : il convient même que tu restes.

PHILIPPINE, gracieusement. — Entrez, entrez, monsieur.

UN LAQUAIS, précédant la marchand. — Monsieur Bricon, madame. (Il sourit.)

LA MARQUISE. — Voyez un peu ce grand nigaud. Il y a bien de quoi rire… (Le laquais reste pour voir l’entrée de Bricon, ayant l’air de mettre quelque chose en ordre.) Eh bien ! que faites-vous là ?… (Le laquais se retire. À Philippine.) Il faut que je réforme ce grand sot. Je suis bien la servante de sa superbe figure, mais il est trop bête aussi.

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