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Textes Erotiques

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« En entrant, je vis le feu sacré, consistant en une flamme vive et odorante s’élançant d’un réchaud d’or, toujours prête à disparaître et toujours rallumée par les aromates pulvérisés qu’y jette sans interruption le couple chargé de cette fonction extrêmement pénible par l’attention continuelle qu’elle exige. Arrivée aux pieds de la présidente, qui était Mademoiselle Raucourt, Madame de Furiel dit : “Belle présidente et vous, chères compagnes, voici une postulante ; elle me paraît avoir toutes les qualités requises. Elle n’a jamais connu d’homme, elle est merveilleusement bien conformée et, dans les essais que j’en ai faits, je l’ai reconnue pleine de ferveur et de zèle ; je demande qu’elle soit admise parmi nous sous le nom de Sapho.

« Après ces mots, nous nous retirâmes pour laisser délibérer. Au bout de quelques minutes, l’une des deux gardiennes vint m’apprendre que j’avais été, par acclamation, admise à l’épreuve. Elle me déshabilla, me mit absolument nue, me donna une paire de mules ou de souliers plats, m’enveloppa d’un simple peignoir et me ramena de la sorte dans l’assemblée où, la présidente ayant descendu de la corbeille avec son élève, on m’y étendit et me retira le peignoir. Cet état, au milieu de tant de témoins, me parut insupportable, et je frétillais de toutes les manières pour me soustraire aux regards, ce qui est l’objet de l’institution afin qu’aucun charme n’échappe à l’examen ; d’ailleurs, dit un de nos aimables poètes  :

L’embarras de paraître nue
Fait l’attrait de la nudité

« C’est ici le moment de vous apprendre quels sont ces vers que je vous ai promis et que vous attendez à coup sûr avec impatience : ils contiennent une énumération détaillée de tous les charmes qui constituent une femme parfaitement belle, et ces charmes y sont calculés au nombre de trente. On ne dit point, au reste, le nom de leur auteur, qui, certainement, n’était pas du sexe, et tribade du moins. Il n’est qu’un philosophe froid capable d’analyser ainsi la beauté. Au reste, ces vers, très originaux dans leur genre, ne m’ont point échappé de la tête. Les voilà  :

Que celle prétendant à l’honneur d’être belle,
De reproduire en soi le superbe modèle
D’Hélène qui jadis embrasa l’univers,
Étale en sa faveur trente charmes divers !
Que la couvrant trois fois chacun par intervalle,
Et le blanc et le noir et le rouge mêlés
Offrent autant de fois aux yeux émerveillés
D’une même couleur la nuance inégale,
Puis que neuf fois envers ce chef d’oeuvre d’amour
La nature prodigue, avare tour à tour,
Dans l’extrême opposé, d’une main toujours sûre
De ses dimensions lui trace la mesure ;
Trois petits riens encore, elle aura dans ses traits
D’un ensemble divin les contrastes parfaits.
Que ses cheveux soient blonds, ses dents comme l’ivoire
Que sa peau d’un lys pur surpasse la fraîcheur ;
Tel que l’œil les sourcils, mais de couleur plus noire,
Que son poil des entours relève la blancheur.
Qu’elle ait l’ongle, la joue et la lèvre vermeille,
La chevelure longue et la taille et la main ;
Ses dents, ses pieds soient courts ainsi que son oreille ;
Élevé soit son front, étendu soit son sein ;
Que la nymphe surtout aux fesses rebondies
Présente aux amateurs formes bien arrondies ;
Qu’à la chute des reins l’amant, sans la blesser,
Puisse de ses deux mains fortement l’enlacer,
Que sa bouche mignonne et d’augure infaillible
Annonce du plaisir l’accès étroit pénible.
Que l’anus, que la vulve et le ventre assortis
Soient doucement gonflés et jamais aplatis.
Un petit nez plaît fort, une tête petite,
Un tétin repoussant le baiser qu’il invite ;
Cheveux fins, lèvre mince et doigts fort délicats
Complètent ce beau tout qu’on ne rencontre pas.

« C’est d’après ce tableau de comparaison qu’on procède à l’examen, mais comme depuis Hélène il ne s’est point trouvé de femme qui ait réuni ces trente grains de beauté, on est convenu qu’il suffirait d’en avoir plus de la moitié, c’est-à-dire au moins seize.

« Chaque couple vint successivement à la discussion et donna sa voix à l’oreille de la présidente, qui les compte et prononce. Toutes furent en ma faveur, et, après avoir reçu successivement l’accolade par un baiser à la florentine, je fus ramenée et l’on me donna le vêtement de novice dans lequel je reparus avec Madame de Furiel. Alors, me jetant aux pieds de la présidente, je prêtai entre ses mains le serment de renoncer au commerce des hommes et de ne rien révéler des mystères de l’assemblée, puis elle sépara en deux moitiés un anneau d’or sur chacune desquelles Madame de Furiel et moi écrivîmes respectivement notre nom avec un poinçon ; elle rejoignit les deux parties en signe de l’union qui devait régner entre mon institutrice et moi, et me mit cet anneau au doigt annulaire de la main gauche. Après cette cérémonie, nous fûmes prendre notre place sur le carreau qui nous était destiné, afin d’entendre le discours de vêture que devait, suivant l’usage, m’adresser la présidente ; je supprime ce discours, trop long pour vous être lu ici ; car j’en ai conservé la copie  et puis la communiquer à ceux qui voudront connaître cette pièce d’éloquence unique.

« Après le discours, la déesse remonta et disparut. On retira les postes, les gardiennes, les thuriféraires [; on laissa s’éteindre le feu et l’on passa au banquet dans le vestibule. Cependant les profanes ne pouvaient y venir pour servir, et l’on passait les ustensiles de table, les plats, les vins, etc. par des tours où les novices les prenaient et faisaient le service. Au dessert, l’on but les vins les plus exquis, surtout des vins grecs ; on chanta les chansons les plus gaies et les plus voluptueuses, la plupart tirées des opuscules de Sapho. Enfin, quand toutes les tribades furent en humeur et ne purent plus se contenir, on rétablit les postes, on ralluma le feu et l’on passa dans le sanctuaire pour en célébrer les grands mystères, faire des libations à la déesse, c’est-à-dire qu’alors commença une véritable orgie… »

Ici, Milord, j’interromps la narration de l’historienne et j’étends un voile sur les tableaux dégoûtants qu’elle nous présenta. Je laisse courir votre imagination qui, certainement, vous les retracera d’un pinceau plus délicat et plus voluptueux. Je vous ajouterai seulement que, dans cette académie de lubricité, il y a aussi un prix fondé — car il en faut partout —, que ce prix est une médaille d’or où, d’un côté, est représentée la déesse Vesta avec tous ses attributs et, de l’autre, se gravent les effigies et les noms des deux héroïnes qui, dans cette lutte générale, ont le plus longtemps soutenu les assauts amoureux, et que ce furent Madame de Furiel et Mademoiselle Sapho qui remportèrent le prix.

Ici la belle cessa et demanda un répit. Ce récit, qui n’avait point paru long parce qu’il était fort intéressant, l’avait fatiguée peut-être plus que sa séance avec Madame de Furiel. Il était tard, il était plus qu’heure de se mettre à table. Il fallut interrompre, non sans remettre à un autre jour la continuation, mais indéfiniment, à cause des circonstances qui ne permettaient pas aux convives de se rassembler de sitôt. Ainsi, je vous laisse dans l’attente de la suite, comme j’y suis moi-même, et ce ne sera vraisemblablement que pour l’année prochaine.

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